THYSANOPTÉROÏDES

THYSANOPTÉROÏDES
THYSANOPTÉROÏDES

Le super-ordre des Thysanoptéroïdes ne comprend que l’ordre des Thysanoptères (ou Thrips).

Ce sont des insectes minuscules (de la taille du millimètre environ) qui vivent le plus souvent aux dépens des végétaux, qu’ils sucent; certaines espèces cependant sont prédatrices. Leur pullulement au cours des journées ensoleillées d’été les rend parfois gênants, mais ils sont parfaitement inoffensifs pour l’homme.

Ces insectes sont extrêmement intéressants. Leurs pièces buccales piqueuses sont asymétriques par disparition de la mandibule droite. Leurs ailes longues et minces sont bordées d’une longue frange ciliaire qui leur confère un aspect unique parmi les insectes. Les pattes sont terminées par une vésicule exsertile qui leur avait autrefois valu le nom de Physapodes. Leur développement est progressif (type hétérométabole), mais l’existence, à la fin de la vie larvaire, de deux stades immobiles (prénymphe et nymphe) les rapproche du type holométabole et leur assigne une place intermédiaire entre ces deux modes fondamentaux de développement des insectes. Enfin, les Thysanoptères présentent dans leur reproduction les cas de parthénogenèse les plus divers.

Morphologie

Le corps des Thysanoptères est généralement très allongé; tête, thorax et abdomen sont largement coalescents mais bien distincts. La tête est en position hypognathe. Le complexe buccal forme un cône dont l’extrémité s’insinue à la face ventrale, entre les hanches antérieures. On reconnaît extérieurement une lèvre supérieure, une paire de lobes maxillaires portant chacun un palpe maxillaire, et un labium terminé par deux courts palpes labiaux. On ne voit donc extérieurement aucune pièce correspondant à des mandibules. Mais les pièces buccales fonctionnelles sont en fait des stylets piqueurs, à racines internes profondes, correspondant aux stylets mandibulaires et maxillaires. Cependant, ces stylets sont seulement au nombre de trois, et de grandes divergences d’opinion se sont manifestées dans leur interprétation. Certains auteurs considèrent que les stylets pairs correspondent aux mandibules, le stylet impair représentant le maxille ou un stylet épipharyngien. D’autres, au contraire, identifient le stylet impair à la mandibule et les stylets pairs aux maxilles. C’est cette dernière opinion qui est le plus généralement admise, et P. Pesson (1951) a pu montrer que chez tous les Thysanoptères le stylet impair correspond bien à la mandibule gauche. Il faut d’ailleurs remarquer que la disparition de la mandibule droite a entraîné une asymétrie dans la morphologie même de la tête, dont les sutures ne sont plus horizontales mais obliques, et Pesson a également montré que la lèvre supérieure correspondait à un clypéo-labre; la zone supérieure de la face représente donc un clypéo-front relié au clypéo-labre par une large zone membraneuse triangulaire, elle-même délimitée par deux sutures obliques (S1 et S2, cf. figure). Les quatre ailes sont longues et étroites. Chez les espèces les plus primitives, on y reconnaît une nervation assez complète, mais dans la plupart des cas elles sont très minces, à bords généralement courbes et à nervation réduite. Cependant, dans tous les cas, leurs bords portent un alignement plus ou moins dense et plus ou moins étendu de longues soies qui constituent la frange ciliaire caractéristique des Thysanoptères. Cette frange ciliaire existe toujours au bord postérieur de l’aile, mais on la trouve souvent aussi sur le bord antérieur. L’aptérisme et le brachyptérisme sont fréquents chez les Thysanoptères. C’est généralement le mâle qui est dépourvu d’ailes. Mais certaines espèces peuvent se présenter sous les deux formes aptère et ailée; chaque sexe présente alors les deux formes, ou bien c’est seulement l’un des deux sexes qui est polymorphe. Ce polymorphisme ajoute à la difficulté de la systématique. Les grandes lignes de celle-ci sont fondées sur l’aspect que prennent les derniers segments abdominaux, transformés en organes copulateurs et en organes de ponte. Le sous-ordre des Térébrants est caractérisé par la présence chez les femelles d’un oviscapte pointu et dentelé, très visible. Les femelles des Tubulifères en sont au contraire toujours dépourvues.

Développement larvaire

Les Thysanoptères offrent à la fois des caractères propres aux insectes à développement progressif (Hétérométaboles) et d’autres qui sont la marque des insectes à métamorphoses complètes (Holométaboles). Les larves en effet sont très semblables aux adultes, à tel point qu’on les a parfois confondues avec certains de ceux-ci, aptères. Les deux premiers stades larvaires sont complètement aptères. Chez les Térébrants, les ébauches alaires apparaissent aux troisième et quatrième stades larvaires, suivis par la transformation en imago. Chez les Tubulifères, le troisième stade larvaire est aptère et les ébauches alaires n’apparaissent qu’au quatrième et dernier stade larvaire. Mais, quel que soit leur aspect, les deux derniers stades larvaires ne se comportent pas comme des larves d’insectes hétérométaboles, mais comme des nymphes d’holométaboles. Ces deux derniers stades en effet sont complètement inactifs et ne s’alimentent pas; aussi les a-t-on appelés prénymphe et nymphe, et cette appellation semble justifiée, car on a pu montrer qu’ils subissent les profonds remaniements histologiques caractéristiques de la nymphose.

Parthénogenèse

Un grand nombre d’espèces de Thysanoptères se reproduisent selon le type bisexuel normal. De nombreuses espèces présentent pourtant les cas de parthénogenèse les plus variés.

Parthénogenèse thélytoque

Certaines espèces, comme Heliothrips haemorrhoidalis qui vit dans les serres, se reproduisent par parthénogenèse thélytoque constante et les mâles sont inconnus.

D’autres, comme Parthenothrips dracaena , se présentent, ainsi que l’a montré E. Pussard-Radulesco (1931), soit sous la forme d’une race bisexuée, soit sous la forme d’une race parthénogénétique. Dans une troisième catégorie d’espèce enfin, comme Anaphothrips striatus des États-Unis, les insectes présentent des cas de parthénogenèse géographique.

Parthénogenèse arrhénotoque

A. F. Shull (1915-1917) a montré chez Anthothrips verbasci que les femelles vierges n’engendrent que des mâles, tandis que les femelles fécondées donnent les deux sexes. Cependant, même fécondées, les femelles pondent un certain nombre d’œufs non fécondés qui sont à l’origine des mâles. Il s’agit donc d’une parthénogenèse arrhénotoque typique (par haploïdie des mâles) comparable à celle des Hyménoptères. Cependant, A. Bournier (1956), qui en a étudié la cytologie, a montré que cette parthénogenèse arrhénotoque (sans doute plus répandue qu’on ne le croyait) présente des particularités cytologiques notablement différentes de celles qui sont bien connues chez les Hyménoptères.

Rôle économique des Thysanoptères

En Californie, le Thrips du poirier (Taeniothrips inconsequens ) commet des dégâts importants sur les poiriers et les pruniers, tandis que Scirtothrips citri est nuisible aux Citrus. Liothrips oleae s’attaque aux oliviers en Espagne, en Italie et en Palestine.

Sur les céréales on a cité un assez grand nombre d’espèces qui sont sans doute moins nuisibles qu’il semblait à première vue, car elles n’engendrent que des lésions chlorotiques, alors qu’on les accusait de provoquer un avortement des épillets. D’autres espèces sont nuisibles aux cultures florales et prolifèrent dans les serres.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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